Le futur locataire de la Maison-Blanche va-t-il affaiblir le soutien américain à Kiev et se désengager de la sécurité européenne? Les dirigeants européens restent suspendus aux décisions qu’il va prendre

Face à l’Ukraine, la question n’est plus de savoir si les Européens sont divisés mais plutôt de juger à quel point les divisions existantes sont susceptibles d’avoir des conséquences dommageables pour Kiev. Hostile à tout soutien à l’Ukraine, Victor Orban, le leader souverainiste hongrois, est le poil à gratter de l’Europe et nage avec un plaisir non dissimulé à contre-courant, avide de façonner des alliances entre droites dures et en se prenant pour le messager de Donald Trump et son «plan de paix». Il avait particulièrement irrité – ou inquiété – les leaders européens durant l’été dernier en allant rencontrer, tour à tour, Donald Trump, Vladimir Poutine et le président chinois. De son côté, le chef du gouvernement slovaque, Robert Fico, peste contre Volodymyr Zelensky depuis que l’Ukraine a fermé, le 1er janvier, le robinet des livraisons de gaz russe, et cherche à négocier avec Vladimir Poutine.

Le couple franco-allemand bat, lui, toujours plus de l’aile, les deux pays étant empêtrés dans des crises politiques sans fin. Et les Européens qui acceptent de délier les cordons de la bourse tergiversent toujours plus à propos de l’intensité de l’aide à apporter à l’Ukraine. Faut-il aller jusqu’à envoyer des troupes et, si oui, à quel moment et dans quel contexte précis? La question, longtemps taboue, ne l’est plus.

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