L’annonce du départ de la conseillère fédérale prend de court le monde politique, qui imaginait la centriste demeurer un peu plus longtemps en fonction. La Valaisanne restera comme la première femme à la tête de l'Armée suisse. Réactions
On disait Viola Amherd sur le départ; la Berne fédérale bruissait de rumeurs d'annonce commune avec son collègue PLR Ignazio Cassis. Il y a peu, la conseillère fédérale était mise sous pression par l’UDC, qui réclamait sa démission. Mais la rapidité du départ de la conseillère fédérale, pour fin mars, a malgré tout surpris l’ensemble du landernau politique. Beaucoup imaginaient la Valaisanne, responsable de l’armée et des sports, vouloir honorer l’Eurofoot féminin en juillet. «Nous sommes très surpris de cette démission», confirme le conseiller national neuchâtelois Fabien Fivaz, vice-président du groupe parlementaire des Vert·e·s. Son collègue socialiste jurassien, Pierre-Alain Fridez, membre de la commission de la sécurité, la voyait même dans «un trend» de rester, vu les projets lancés.
Le sentiment est partagé sur l’autre extrémité de l’échiquier, à l’UDC, où le conseiller national Manfred Bühler admet avoir été surpris. «Mais je ne peux pas dire que ce mercredi soit le pire jour de ma carrière politique», glisse le Bernois, dont la formation avait accusé Viola Amherd de mettre en péril la sécurité du pays. «Dans un contexte géopolitique tendu, elle a préféré privilégier les questions de genre plutôt que le réarmement, appuie Manfred Bühler. Son successeur devra redonner à l’armée ses priorités.» Des critiques à laquelle l’autre parti de droite, le PLR, ne s’est pas associé. Son chef de groupe aux Chambres, le Neuchâtelois Damien Cottier, «remercie la conseillère fédérale pour son engagement». Saluant ses succès, comme l’achat de nouveaux avions de combat, le conseiller national appelle néanmoins «à réfléchir aujourd’hui sur une véritable stratégie en matière de sécurité».
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