Deux rapports, publiés en ce mois de janvier, recommandent d’améliorer la détection et la surveillance des personnes particulièrement vulnérables au moment du choc de l’arrestation. La ministre Carole-Anne Kast se montre critique

Début d’année mouvementé pour l’univers carcéral romand. Ce mardi 14 janvier, le Comité européen pour la prévention de la torture (CPT) a publié un énième rapport alarmant qui répercute (notamment) des allégations «cohérentes et crédibles» de violences policières, déplore toujours la surpopulation endémique de certaines prisons et s’inquiète des conditions d’enfermement dans les cellules des postes. Les décès de deux jeunes détenus, survenus en janvier et février 2024 dans les violons du vieil hôtel de police, à Genève, sont pointés du doigt. Ce double drame a également occupé la Commission des visiteurs du Grand Conseil (CVO) qui a déposé le fruit annuel de ses réflexions il y a une semaine, analyse que le parlement doit encore adopter.

On se rappelle qu’en l’espace de deux mois, deux personnes, âgées de 20 et 21 ans (arrêtées respectivement pour séjour illégal et vol), ont été retrouvées mortes alors qu’elles étaient enfermées dans les violons (terme qui désigne les cellules attenantes à un poste où sont essentiellement enfermées des personnes prises en flagrant délit) situés au boulevard Carl-Vogt, en attendant de voir leur sort tranché par un procureur de permanence. Ces décès – qui font l’objet d’enquêtes pénales et pour lesquels l’hypothèse d’un suicide et d’une intoxication médicamenteuse a d’emblée été privilégiée – ont ravivé le débat sur les mesures de précaution mises en place lors des premières heures particulièrement critiques d’une arrestation. Surveillance qui incombe en l’occurrence à la brigade de sécurité et des audiences (BSA), qui dépend de l’Office cantonal de la détention.

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