En Suisse, près de 30% des réfugiés au bénéfice du statut S travaillent. Un taux en progression mais qui reste en dessous des objectifs du Conseil fédéral. Oscillant entre 22 et 14%, les cantons romands font office de mauvais élèves. Jeudi, Beat Jans sera à Genève pour inciter politique et économie à en faire davantage

Les cantons romands sont à la traîne en matière d’intégration professionnelle des réfugiés au bénéfice du permis S, le statut de protection accordé aux Ukrainiens. Le taux d’emploi de ces personnes y demeure faible: 22% pour Fribourg et le Jura, 18% pour Neuchâtel et 17% pour le Valais, ou encore 15% pour le canton de Vaud. Genève fait figure de dernier de la classe avec 14%, juste devancé par le Tessin. C’est ce qui ressort des chiffres communiqués ce mardi matin à Berne par le Département fédéral de justice et police (DFJP).

Les régions latines restent ainsi loin du taux de 40% que le Conseil fédéral avait, en novembre 2023, fixé pour la fin de l’année 2024. Un objectif volontairement ambitieux pour le gouvernement, mais jugé alors déjà irréaliste par les autorités cantonales, remontées de ne pas avoir été consultées pour sa fixation. Le 30 décembre dernier, le taux était finalement de 29,6% au niveau national, ce qui représente 12 280 personnes en emploi, avec des cantons latins qui ferment la marche. Comment expliquer ce retard romand? Adrian Gerber, délégué à l’intégration professionnelle au sein du DFJP, met en avant des raisons structurelles plus que liées à la promotion de l’intégration. «Si vous comparez les taux de chômage dans les cantons romands, ils sont généralement plus élevés que dans la partie alémanique du pays», observe le haut fonctionnaire.

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