Hommage d’un cinéaste à son art préféré, «Spectateurs!» est un essai d’Arnaud Desplechin plus ou moins autobiographique qui ravira les plus cinéphiles

L’affiche, qui montre un gamin rêveur-fasciné dans une salle de cinéma, promet un récit d’apprentissage. Le titre, au pluriel et exclamatif, une aventure plus collective. A l’arrivée, Spectateurs! d’Arnaud Deplechin tente d’être les deux à la fois, mi-Truffaut façon aventures d’Antoine Doinel, mi-Godard façon Histoire(s) du cinéma: un décoiffant voyage entre autobiographie et théories, chaos vaguement organisé d’idées stimulantes placées sous l’égide du philosophe américain Stanley Cavell, qui postulait que nos expériences de spectateurs font partie intégrante de nos vies.

Bref, tout le monde ne se sentira pas forcément appelé, même si ce film se veut le plus démocratique possible, à l’image du 7e art lui-même, et ce jusqu’à surjouer le politiquement correct. Mais pour les plus cinéphiles, c’est un incontournable. Moins expérimental et autocentré que Ce n’est pas moi, superbe moyen métrage de Leos Carax également révélé à Cannes (et actuellement visible au CityClub, à Pully), Spectateurs! réactive Paul Dedalus, l’alter ego occasionnel de l’auteur depuis Comment je me suis disputé… (ici incarné par quatre jeunes acteurs et la voix de Mathieu Amalric), tout en tentant une organisation de sa matière en 11 chapitres.

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