CHRONIQUE. L’homme soupçonné d’avoir tué de sang-froid le directeur d’une compagnie d’assurance maladie en décembre dernier, à New York, est applaudi par nombre de ses compatriotes. Pour mieux comprendre cette adhésion, relisons «Chronique d’une mort annoncée», de Gabriel Garcia Marquez

C’est à coup sûr le héros le plus improbable de l’année écoulée. Qu’est-ce qui a transformé Luigi Mangione, l’assassin présumé du CEO d’une des plus grandes compagnies d’assurance maladie des Etats-Unis, abattu en décembre dans une rue de Manhattan, en véritable héros aux yeux d’une partie non négligeable de ses compatriotes (pas moins d’un sur cinq), qui n’hésitent pas à partir en croisade pour le défendre?

Il y a bien sûr cette colère compréhensible contre un système de santé jugé injuste, voire inique. Et puis le sentiment de frustration sociale qui se répand, lorsque l’embellie économique ne rime pas forcément avec amélioration de la qualité de vie. Sans oublier une banalisation de la violence réactive, alimentée par les informations non vérifiées qui filent à grande vitesse sur les réseaux sociaux, puisque, comme le remarque Time Magazine, les motivations réelles de Mangione restent de fait assez mystérieuses.

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