Accusé d’avoir caché 20 millions de francs de pertes à ses clients et retardé la faillite de sa société, ce dinosaure du marché des changes plaide l’entêtement et la volonté de sauver les meubles. La défense veut surtout éviter la prison ferme
«Cinquante ans d’une carrière sans tache, et il aura suffi d’une année et de deux séismes boursiers imprévisibles pour que tout s’effondre et qu’il perde même sa capacité de raisonner, d’accepter ce coup du sort, de l’annoncer et de faire face au mécontentement de ses fidèles clients plutôt que de se taire et de croire, à tort, qu’il pourrait tout remettre à flot.»
A la défense du cambiste, jugé cette semaine à Genève pour avoir creusé et caché un trou de 20 millions de francs, Me Kevin Saddier a déroulé ce mardi une plaidoirie tout en finesse pour faire oublier le profil de «cow-boy de la finance» dépeint la veille par le Ministère public. Et pour lui substituer l’histoire d’un homme trop entêté, lui-même ruiné dans cette aventure, et qu’il serait absurde d’envoyer même un seul jour en prison. «Il n’a rien à y faire.» Les juges diront ce jeudi ce qu’ils en pensent.
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