Victimes d’un escroc condamné mardi pour avoir réalisé des commandes en ligne avec des identités usurpées, des élus neuchâtelois racontent leurs mésaventures. Et relèvent les problèmes posés par les livraisons contre simple facture

Lorsqu’un acte d’accusation comporte les noms d’une vingtaine de députés au rang des plaignants et des victimes, il attire forcément l’attention. Dans l’affaire jugée ce mardi en procédure simplifiée par le Tribunal criminel de La Chaux-de-Fonds, un homme de 28 ans a été condamné à trois ans de prison, dont deux assortis d’un sursis de cinq ans, notamment pour des escroqueries réalisées entre 2022 et 2024. Il commandait en ligne des produits valant quelques centaines à plusieurs milliers de francs au nom de ses victimes, puis récupérait les colis après le passage du facteur à leur adresse ou se faisait livrer ailleurs. Ensuite, il revendait une partie de la marchandise.

Si de nombreux élus au Grand conseil neuchâtelois en ont fait les frais, c’est simplement car leurs données étaient alors facilement accessibles sur le site du canton: nom, prénom, adresse, date de naissance, numéro de téléphone. Seul politicien présent à l’audience, le socialiste Mathias Gautschi a été informé de la situation par la police: «Elle m’a prévenu que des montres de sport allaient arriver chez moi et que je devais veiller à les réceptionner avant qu’elles ne disparaissent, indique-t-il. J’en ai récupéré une et j’ai dû la renvoyer à l’expéditeur en signalant que c’était une commande frauduleuse.»

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