Les deux sensations valaisannes de la saison de Coupe du monde affûtent leurs muscles auprès du Neuchâtelois. Depuis un grave accident de la route survenu alors qu’il avait 18 ans, il perfectionne sans cesse une méthode nourrie de science et d’intuition
Les faits remontent à près de trois décennies mais ils restent imprimés dans l’esprit et le corps de Florian Lorimier. La lumière blanche. La vie qui défile devant soi. «Je me suis vu mourir», souffle-t-il au téléphone. Il avait 18 ans, son permis de conduire depuis pas longtemps, et des envies de vitesse qui se sont fracassées contre une falaise. «J’étais complètement responsable», ajoute-t-il en sentant ses poils se dresser. Il aurait mieux valu éviter cet accident, bien sûr. Et en même temps, le Neuchâtelois de 55 ans peut légitimement se demander qui il serait devenu alors. Probablement pas, en tout cas, le préparateur physique qu’il est, dont la spécialité officieuse consiste à remettre skieuses et skieurs cabossés sur la piste du succès.
En ce début de saison de Coupe du monde, deux Valaisannes font sensation: Camille Rast (25 ans) trois podiums dont une victoire dans les disciplines techniques, et Malorie Blanc (21 ans), stupéfiante deuxième de la descente de Sankt Anton samedi malgré un numéro de dossard très élevé, le 46. Points communs: leur talent, bien sûr, mais aussi la blessure au genou qui a retardé leur éclosion au plus haut niveau, et enfin l’homme qui les a «retapées» sur la rive nord du lac de Neuchâtel. Elles transpirent sur le tartan et les marches d’escaliers du stade d’athlétisme de Colombier. Elles s’époumonent dans la salle de sport cachée à l’étage d’un restaurant d’Auvernier. Puis elles repartent plus solides qu’elles ne sont arrivées.
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