CHRONIQUE. Les intenses négociations autour du nouveau budget français montrent bien le traumatisme fondamental qu’aura été le passage en force d’Emmanuel Macron sur ce sujet
Ce mardi, François Bayrou livre son discours de politique générale, celui qui doit convaincre les socialistes et la droite traditionnelle (ainsi qu’éventuellement l’extrême droite) de ne pas le censurer. Les intenses négociations en coulisses qui ont accompagné la conception de ce programme, tout particulièrement sur le budget, qui en sera la pierre angulaire et le premier énorme écueil, montrent bien, si besoin était, le choc fondamental qu’aura été la réforme des retraites d’Emmanuel Macron. On y revient toujours et c’est toujours sur elle que butent les tentatives de compromis au centre, qu’on les appelle «accord de non-censure» ou «socle commun».
Ces tensions majeures sur le sujet des rentes ne sont pas toujours motivées par des convictions économiques ou budgétaires mais bien souvent par le poids symbolique qu’a pris cette réforme. La question n’est pas de savoir de quel régime de retraite la France a besoin à l’heure de la dette et du vieillissement, mais comment se sont positionnés les divers électorats face à cette loi qui a déchiré la France pendant des mois en 2023. Ce qui pourrait bien, a posteriori, faire du traumatisme de ce débat et du mouvement social qui l’a accompagné l’étincelle qui a véritablement lancé l’incendie politique (et peut-être bientôt économique) qui consume la France.
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