La militante des droits des femmes Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, avait été condamnée à plus de dix ans de prison. Elle a été libérée et rapatriée en Allemagne dimanche
La Germano-iranienne Nahid Taghavi, arrêtée en octobre 2020 à Téhéran, a été libérée et rapatriée en Allemagne où elle a atterri dimanche, ont annoncé séparément lundi sa fille et Amnesty International.
Condamnée à plus de dix ans de prison en août 2021 pour appartenance à un groupe illégal et pour propagande contre le régime, cette militante des droits des femmes a été libérée après avoir vu sa santé «se détériorer considérablement» dans la prison d’Evin à Téhéran, connue pour ses conditions de détention extrêmement difficiles, a souligné l’ONG.
Aujourd’hui âgée de 70 ans, Nahid Taghavi a été libérée «après plus de 1500 jours de détention arbitraire» et «a atterri en toute sécurité en Allemagne» dimanche, indique Amnesty dans un communiqué. «Après plus de quatre ans passés comme prisonnière politique dans la République islamique d’Iran, ma mère Nahid Taghavi a été libérée et est de retour en Allemagne», a confirmé sa fille Mariam Claren, qui publie sur son compte X une photo d’elle et sa mère souriante dans un aéroport.
Commentant la photo sur X, la ministre allemande des Affaires étrangères Annalena Baerbock a décrit ces retrouvailles comme «un grand moment de joie».
Ein großer Moment der Freude, dass Nahid Taghavi endlich wieder ihre Familie in die Arme schließen kann. https://t.co/xpWU27Rtbr
— Außenministerin Annalena Baerbock (@ABaerbock) January 13, 2025
Fin février 2024, Mariam Claren avait annoncé le retour en prison de Nahid Taghavi, après une période de deux mois en liberté surveillée pour motifs médicaux. Entre son arrestation et son jugement, Nahid Taghavi a «passé plus de sept mois en cellule d’isolement» pendant lesquels «elle devait dormir par terre, sans lit ni oreiller, était surveillée 24 heures sur 24 et n’était autorisée à sortir à l’air frais que 30 minutes par jour avec un bandeau sur les yeux», affirme Amnesty International.
Défenseurs des droits humains et pays européens accusent Téhéran de détenir des dizaines d’étrangers sous des prétextes fallacieux dans une stratégie de prise d’otages pour arracher des concessions à l’Occident.
Un autre ressortissant germano-iranien, Jamshid Sharmahd, est mort fin octobre dans une prison en Iran. L’Iran, qui a dans un premier temps annoncé son exécution, a ensuite affirmé que sa mort était survenue avant, sous-entendu de cause naturelle. Cette annonce a provoqué une crise diplomatique avec Berlin, qui a rappelé son ambassadeur en Iran et fait fermer trois consulats iraniens en Allemagne.
La libération de Nahid Taghavi intervient au moment où des pourparlers sur le programme nucléaire iranien doivent débuter lundi en Suisse, à une semaine de la prise de fonction du nouveau président américain Donald Trump.