Depuis la fin de la crise due au Covid-19, la deuxième puissance économique mondiale ne parvient pas à sortir de sa torpeur. Malgré quelques mesures de relance et des réussites technologiques, la consommation intérieure est en berne et le pays est au bord de la déflation
Ce début d’année est particulièrement doux dans le sud de la Chine, il y a du monde dans les rues de Shenzhen. La troisième ville du pays (17 millions d’habitants), située dans la province du Guangdong, est l’incarnation même des changements intervenus ces dernières décennies. Elle a encore des usines, mais ses avenues sont désormais bordées de gratte-ciel. Ils n’ont rien à envier à ceux de Hongkong qu’elle jouxte. C’est là que se trouvent les sièges des géants de la nouvelle économie chinoise: le leader chinois des réseaux sociaux Tencent, le numéro un mondial de l’automobile électrique BYD, ou celui des drones pour particuliers DJI, ainsi que le champion des télécoms Huawei.
Le must à Shenzhen est de passer du temps au MixC, un quartier presque autant qu’un centre commercial, avec des galeries intérieures et des allées extérieures, du grand public chez Uniqlo et du très cher chez Ralph Lauren. Il y a toujours des gens, mais ce que peine à s’expliquer Dolly Wang, la vendeuse de la boutique d’accessoires et de cadeaux Softserve, c’est qu’ils achètent bien moins qu’avant. «Il y en a beaucoup qui entrent dans le magasin, restent un moment à regarder. Ils aiment bien, mais ressortent quand même sans acheter», détaille cette femme de 25 ans. Quand on lui demande pourquoi, elle emploie juste cette formule, qui revient régulièrement ces derniers temps en Chine: «les déclassés de la consommation».
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