Touche-à-tout formidable, l’artiste captive dans «Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers», à Genève avant tournée. Paroles d’un «éternel apprenti»
Qu’il est exaltant sur le chemin des éperdus. Qu’il est héroïque, quand un pygargue ironique le prend en grippe. Thierry Romanens a des échasses d’arpenteur de légendes. Au Théâtre du Grütli à Genève, avant Bulle et La Chaux-de-Fonds, le comédien romand déroule une saga américaine, Chapitres de la chute – Saga des Lehman Brothers (L’Arche Editeur), texte phénoménal de l’écrivain italien Stefano Massini. Il en sert le nerf, le poil et la moelle, superbement épique, et ça n’allait pas de soi.
Car cette pièce-là est un rodéo, reconnaît-il à la veille de la première, dans le foyer du Grütli. Comment dompter ces deux heures de grandes manœuvres et de ruades, l’histoire d’Henry, Emanuel et Mayer Lehman, ces émigrés juifs bavarois qui débarquent en Alabama en 1844, persuadés que ce sera leur terre promise? Comment dévaler la pente du temps, jusqu’à cette butée de 2008 où la banque Lehman Brothers tombe comme un Léviathan anémique, entraînant dans son effondrement toutes les bourses de la planète?
Voir plus