Alors que le retour de Donald Trump laisse augurer de nouvelles tensions, le bilan des exportations chinoises en 2024 est record: 3184 milliards de francs, une hausse de 7% en une année
Les exportations chinoises ont atteint en 2024 un niveau record selon des données officielles publiées lundi, au moment où le retour au pouvoir de Donald Trump fait craindre une reprise des tensions commerciales entre Pékin et Washington.
Les exportations ont été l’année dernière un des rares indicateurs au vert de la deuxième économie mondiale, grippée depuis la fin de la pandémie par une consommation en berne et une crise persistante du secteur de l’immobilier.
Un bond de 7%
«En 2024, le montant des exportations chinoises a dépassé pour la première fois les 25 000 milliards de yuans pour atteindre 25 450 milliards de yuans (environ 3184 milliards de francs, 3400 milliards d’euros), en augmentation de 7,1% par rapport à l’année précédente», a déclaré lundi Lu Daliang, un porte-parole des douanes chinoises, lors d’une conférence de presse.
En décembre, elles ont bondi de 10,7% par rapport à l’année précédente, selon les données des douanes chinoises, dépassant confortablement les prévisions de 7,5% d’économistes sondés par l’agence Bloomberg.
Des entreprises font des stocks
La vitalité des exportations en fin d’année est en partie liée à la constitution de stocks par des entreprises étrangères anticipant une hausse des droits de douane sous le mandat de Donald Trump, estiment une partie des économistes.
Les importations ont également grimpé à 18.390 milliards de yuans (environ 2238 milliards de francs, 2390 milliards d’euros) en 2024, soit une hausse plus modeste de 2,3% par rapport à l’année précédente, selon les douanes chinoises.
Au total, les échanges commerciaux ont augmenté de 5% en 2024 par rapport à l’an passé, atteignant le niveau record de 43 850 milliards de yuans (environ 5470 milliards de francs, 5841 milliards d’euros), a ajouté lundi le vice-ministre de l’Administration générale des douanes, Wang Lingjun. «La position de la Chine comme premier pays au monde en matière de commerce de biens en sort encore davantage sécurisée», a affirmé Wang Lingjun.
Des mesures de stimulation en vue des turbulences
Les exportations représentent historiquement un moteur clé de la deuxième économie mondiale. Mais le président élu américain Donald Trump, en promettant d’augmenter drastiquement les droits de douane sur les importations chinoises après son investiture le 20 janvier, pourrait porter un coup sévère à ce pilier de la croissance chinoise.
Les expéditions chinoises «devraient rester résilientes à court terme», relativise dans une note Zichun Huang, économiste chez Capital Economics. «Mais les exportations vers l’étranger devraient s’affaiblir plus tard cette année si Donald Trump met à exécution sa menace de droits de douane de 60% sur tous les produits chinois», ajoute-t-elle.
Pour renforcer son économie à l’approche de ces turbulences, Pékin a depuis septembre annoncé une série de mesures de stimulation de l’économie, y compris une réduction des taux d’intérêt et une hausse du plafond d’endettement des gouvernements locaux.
«Grâce à des exportations solides et à l’assouplissement des politiques macroéconomiques, l’élan économique s’est probablement stabilisé», analyse Zhiwei Zhang, économiste en chef chez Pinpoint Asset Management, dans une note.
Un doute sur l’ampleur de la poursuite de la croissance
Mais une partie des milieux économiques estime que des mesures de relance budgétaire plus directes visant à soutenir la consommation sont nécessaires à terme pour maintenir la croissance de l’économie chinoise.
Les chiffres de la croissance économique chinoise pour 2024 seront publiés cette semaine. Le président Xi Jinping a récemment rappelé l’objectif officiel «d’environ 5%» de croissance sur l’année. Le Fonds monétaire international table plutôt sur une croissance de 4,8% pour 2024.
A terme, la croissance économique chinoise pourrait chuter «bien en dessous» de 4% en «l’absence de réformes majeures», a alerté en octobre la directrice du FMI, Kristalina Georgieva.