CHRONIQUE. Notre chroniqueuse Marie-Hélène Miauton se penche sur un sondage auprès des journalistes dont la conclusion était prévisible mais dont la netteté la désole

L’Institut des sciences médiatiques appliquées (Université de Zurich) a fait paraître en fin d’année une étude portant sur les journalistes en Suisse: qui sont-ils, comment travaillent-ils et quels sont leurs soucis? Ce document passionnant n’a guère été relayé par les principaux intéressés, peu satisfaits sans doute de se voir mis à nu! En effet, ils appartiennent très majoritairement à la gauche, et ce sont eux qui le disent et non pas quelques complotistes de la fachosphère. Ainsi, 37% se situent tout à fait à gauche et 39% plutôt à gauche (total 76%) contre respectivement 12% et 22% dans la population (total 34%). Plus du double! Sans surprise, les Romands se montrent plus à gauche que les Alémaniques et les Tessinois.

Cela n’a pas empêché la RTS de parler de journalistes de «centre gauche» (sic) ni à Gilles Marchand, dans une interview au Temps, d’affirmer: «Nous ne sommes ni conservateurs, ni progressistes, ni parfaits d’ailleurs! Mais nous nous efforçons d’être une sorte de miroir de la société.» En fait de miroir, il est très déformant! Et le phénomène ne fait qu’empirer puisque la prévalence de la gauche n’était «que» de 68% lors du précédent sondage similaire mené en 2015! Normal, car le déséquilibre est tel dans les rédactions qu’un nouvel arrivant de droite s’y sentira mal à l’aise, voire inconsciemment rejeté.

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