CHRONIQUE. Redonner énergie et cohérence au Conseil fédéral en réactivant sa dynamique de groupe a été envisagé par le passé. La question du leadership et de l’unité se pose pourtant différemment pour un gouvernement collégial, écrit notre chroniqueur Yves Petignat

Faudrait-il faire appel à un psy pour aider le Conseil fédéral à retrouver un peu de cohésion et de l’autorité, ou du leadership, qui lui font cruellement défaut? La question n’est pas aussi incongrue qu’elle puisse paraître. Il y a trente ans, en 1994, miné par une profonde crise de confiance auprès de la population mais aussi de la part de ses voisins européens, divisé par les tensions avec le ministre des Finances d’alors, Otto Stich – celui qui avait qualifié son collègue des Transports Adolf Ogi de «professeur de ski» – le gouvernement y avait brièvement songé. Au point que le chancelier de l’époque, François Couchepin, avait proposé d’engager le psychiatre et spécialiste de la dynamique de groupe Gottlieb Guntern pour animer une séance à huis clos afin de redynamiser le fonctionnement du collège gouvernemental. Avant d’y renoncer par crainte des médias. C’est ce que nous apprennent, en ce début d’année les Documents diplomatiques de 1994 rendus accessibles au public. Dans Le Temps de ce début d’année (LT du 03.01.2025), l’ancienne conseillère fédérale Ruth Dreifuss tire ainsi un parallèle entre la situation de crise de 1994 et le manque de leadership du Conseil fédéral actuel dans le dossier européen.

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Le manque d’autorité, une critique ancienne

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