En garde à vue prolongée, les deux frères sont soupçonnés d’avoir violemment agressé le personnel du service la nuit du 8 janvier, «tous en état de choc psychologique»
Les deux hommes interpellés jeudi suite à l’agression de plusieurs soignants aux urgences d’Annemasse (Haute-Savoie) vont voir leur garde à vue prolongée, a indiqué vendredi le parquet de Thonon-les-Bains.
Les deux individus, «deux frères, sont effectivement placés en garde à vue. La garde à vue va être prolongée et l’enquête se poursuit», a indiqué à l’AFP le procureur de Thonon-les-Bains, Xavier Goux-Thiercelin, dans un bref communiqué.
Les deux hommes, venus consulter mercredi soir pour l’un d’entre eux aux urgences de l’Hôpital privé des Pays de Savoie (HPPS) à Annemasse et mécontents des délais d’attente, sont soupçonnés d’avoir agressé le personnel du service, faisant six blessés lors d’un épisode très violent.
Parmi les quatorze personnels impliqués, «tous en état de choc psychologique», six souffrent de «tuméfactions au visage» et pour certains d’entre eux «d’une côte fêlée, d’un traumatisme à une cheville ou d’une fracture à une main». Ils devaient tous déposer plainte jeudi soir au commissariat de police d’Annemasse, selon l’hôpital qui a annoncé fermer ses portes jusqu’à lundi matin. Les deux hommes ont été interpellés le lendemain, selon la préfecture de Haute-Savoie.
L’agression a suscité de nombreuses réactions dont celle du ministre de la Santé Yannick Neuder, qui a dénoncé vendredi «une situation, malheureusement, qui se reproduit souvent» et «intolérable», pour laquelle il y aura «une tolérance zéro».
Le ministre a ajouté qu’il «envisage» de se rendre dès samedi sur place, s’exprimant en marge d’un déplacement sur le thème de la grippe à l’hôpital Cochin à Paris. Le SAMU-Urgences de France et le Conseil national de l’Ordre des médecins ont également fermement condamné l’agression, selon des communiqués.
Chaque jour, en moyenne, en France, 65 professionnels de santé sont victimes d’agressions physiques ou verbales, avaient indiqué jeudi la préfecture de Haute-Savoie et l’Agence régionale de santé (ARS) Auvergne-Rhône-Alpes dans un communiqué conjoint.