OPINION. La réforme qui met l'accent sur les disiciplines fondamentales, sciences et langues, en négligeant les options spécifiques, risque de renforcer la sélection selon l'origine sociale, au lieu de valoriser les talents pluriels, écrit l'association Changeons L'Ecole, la Clé

La réforme de la maturité gymnasialereprésente une opportunité décisive pour repenser l’avenir des jeunes générations. Sous la pression des universités et écoles polytechniques, le projet vise à recentrer la maturité gymnasiale sur les disciplines fondamentales (français, langues et sciences), reléguant les options spécifiques (OS) au second plan. Or ce choix, présenté comme une solution pour combler les lacunes des élèves, pourrait bien avoir des conséquences inverses: accentuer les inégalités sociales et standardiser les parcours scolaires, étouffant au passage créativité et singularité.

Car en misant sur une uniformisation des apprentissages, cette réforme risque de renforcer la sélection selon l’origine sociale et donc les clivages sociaux. Les élèves moyens pourraient s’en tirer un peu mieux, mais ceux qui excellent dans des domaines spécifiques tout en peinant dans d’autres seraient pénalisés. Ce nivellement menace d’alimenter un conformisme de «l’intelligence», où seuls les parcours linéaires sont valorisés, bridant ainsi le développement de la pluralité des excellences et des intérêts individuels.

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