Le fond de l’air était âcre dans les rues de Los Angeles jeudi, où sévissent toujours plusieurs incendies. Beaucoup d'habitants peinent encore à réaliser l'ampleur du désastre. D’importants mouvements de solidarité se sont mis en place aux abords des centres d’hébergement d’urgence

Comme toujours, le soleil brille à Venice Beach. Les promeneurs se promènent, les beach-volleyeurs jouent au beach-volley et les amateurs de work-out work-outent. Comme toujours, des airs de reggae s’échappent des terrasses des bars de la plage mythique de Los Angeles. Et comme toujours, les boutiques de location de vélos, motocyclettes et trottinettes font recette. Seulement, ce jeudi, certains promeneurs portent des masques. Les terrasses sont presque désertées et les cyclistes ne sont pas, tous, des touristes. «Les autorités n’ont pas encore communiqué sur les destructions dans le détail et comme la route principale qui mène à Pacific Palisades est fermée, les gens louent des vélos pour aller voir si leur maison est encore debout», expose le gérant d'une boutique de location. «Mon dernier client était tellement soulagé: son pavillon a survécu alors qu’autour de lui, tout est parti en fumée.»

Sur la jetée de Santa Monica, à quelques coups de pédale, au pied de la grande roue, à l’arrêt, les badauds constatent les dégâts des incendies qui ont ravagé la ville, situés à une quinzaine de kilomètres et visibles depuis l’océan: 6500 hectares calcinés desquels s’échappent de la fumée grise. A l’horizon, le bleu du ciel a disparu, il y bourdonne sans discontinu des hélicoptères et des Canadairs. «C’est triste», souffle Ron, la main dans celle de sa petite-fille, Marilli. «C’est la première fois que mon grand-père prend l’avion de sa vie, vous y croyez? Il est venu me rendre visite depuis le Minnesota», réagit la vingtenaire. Elle, visiblement, n’y croit toujours pas.

Voir plus