Au Pulloff après l’Oriental-Vevey, Sabrina Martin et Frank Semelet ressuscitent avec force la passion entre la philosophe juive allemande et le penseur antisémite

Ils sont superbes. D’abord maladroits et empruntés. Puis fougueux et joueurs. Enfin, épuisés et laminés par le bulldozer de l’Histoire. Mais toujours amoureux. Rarement, on a aussi bien montré sur une scène de théâtre que l’émoi intime n’a que faire des considérations éthiques.

Hannah Arendt, la grande philosophe juive allemande, incarnation de la résistance éclairée, a beau avoir essayé: jamais elle n’a perdu son attachement viscéral à Martin Heidegger, son maître en philosophie (avec Husserl et Jaspers), qui a cédé aux sirènes nazies, convaincu que ce parti incarnait la seule possibilité d’un renouveau pour l’Allemagne humiliée.

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