ANALYSE. Mark Zuckerberg, Jeff Bezos ou encore Sundar Pichai: tous les dirigeants des empires du numérique font des choix très politiques pour plaire au futur tandem de la Maison-Blanche. Mais aussi pour affaiblir les réglementations européennes

Comme l’histoire va vite, comme les revirements peuvent être brutaux. Ces dernières semaines, la plupart des dirigeants des empires du numérique ont sollicité une audience avec Donald Trump et l’ont obtenue, passant quelques heures avec le président élu dans sa résidence de Mar-a-Lago. Puis ils ont tous annoncé un don d’un million de dollars pour financier la cérémonie d’investiture. Désormais, l’allégeance – ou la prosternation, c’est selon – devant le duo Donald Trump/Elon Musk atteint un niveau bien supérieur, avec des changements radicaux de stratégie qui dépassent, de loin, la cosmétique communicationnelle.

Pourquoi autant de déférence? A notre sens, trois raisons principales l’expliquent. D’abord, il y a la crainte, pour les dirigeants de Meta (Facebook, Instagram, WhatsApp), Google ou Amazon, de s’attirer les foudres de Donald Trump. Celui-ci pourrait être tenté de faire démanteler, de casser des contrats étatiques ou de réguler les géants de la tech qui ne se plient pas à ses désirs. Deuxième raison, l’ombre d’Elon Musk, qui dispose, avec X, avec Starlink, avec SpaceX ou encore avec xAI – sa société spécialisée en intelligence artificielle – de leviers capables de nuire aux intérêts de plusieurs géants du numérique.

Voir plus