Le président Nicolas Maduro a activé un «plan militaro-policier» national tandis que le gendre de son opposant, Edmundo Gonzalez Urrutia, qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, s’est fait enlever par des hommes cagoulés

Des «hommes cagoulés» ont «enlevé» mardi à Caracas le gendre d’Edmundo Gonzalez Urrutia qui revendique la victoire à la présidentielle du 28 juillet, a annoncé l’opposant depuis Washington, lors d’une tournée destinée à recueillir des soutiens avant l’investiture du président Nicolas Maduro. Le président vénézuélien a lui «activé» mardi soir, deux jours avant sa prestation de serment, un plan militaro-policier national alors que les autorités ont déjà réalisé un déploiement massif de forces de sécurité dans la capitale Caracas.

L’opposition utilise régulièrement le mot «enlèvement» pour les arrestations, estimant que les forces de sécurité ne respectent pas la loi. Il n’a pas été possible d’obtenir de réaction officielle.

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«Des agents du régime ont encerclé la maison de ma mère»

«Mon gendre Rafael Tudares a été enlevé ce matin (…) des hommes cagoulés et vêtus de noir l’ont fait monter dans une camionnette de couleur dorée (…) et l’ont emmené. Il est aujourd’hui porté disparu», a écrit Edmundo Gonzalez Urrutia sur X. «Depuis quand est-ce un crime d’être de la famille d’Edmundo Gonzalez Urrutia?», a déclaré Mariana Gonzalez, la fille de l’opposant. En parallèle, la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a dénoncé un harcèlement de sa mère: «Des agents du régime ont encerclé la maison de ma mère», a-t-elle posté sur X.

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Edmundo Gonzalez Urrutia, ancien ambassadeur de 75 ans, qui assure avoir vaincu Nicolas Maduro dans les urnes, a bouclé mardi une visite aux Etats-Unis où il a notamment rencontré le président Joe Biden. En Espagne depuis septembre, Edmundo Gonzalez Urrutia effectue une tournée qui l’a conduit en Argentine, en Uruguay et aux Etats-Unis, à la recherche de soutiens avant l’investiture vendredi de Nicolas Maduro pour un troisième mandat consécutif. Mercredi au Panama il va rencontrer 11 anciens dirigeants latino-américains, ainsi que plusieurs ministres des Affaires étrangères.

Le président vénézuélien Nicolas Maduro participe à un événement à Caracas, Venezuela, 07 janvier 2025. — © MIGUEL GUTIERREZ / keystone-sda.ch
Le président vénézuélien Nicolas Maduro participe à un événement à Caracas, Venezuela, 07 janvier 2025. — © MIGUEL GUTIERREZ / keystone-sda.ch

«S’ils mettent le pied au Venezuela, ils seront arrêtés»

Nicolas Maduro a été proclamé vainqueur du scrutin de juillet avec 52% des voix par le Conseil national électoral (CNE) qui n’a cependant pas rendu publics les procès-verbaux des bureaux de vote, disant avoir été victime d’un piratage informatique. Celui-ci est jugé peu crédible par de nombreux observateurs.

L’opposition a publié les procès-verbaux fournis par ses scrutateurs et assure que son candidat Edmundo Gonzalez Urrutia a obtenu plus de 67% des voix. Edmundo Gonzalez Urrutia a lancé dimanche un appel à l’armée lui demandant de se rallier à lui. Le haut commandement lui a opposé une fin de non-recevoir parlant «d’acte clownesque».

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Edmundo Gonzalez Urrutia a annoncé il y a plusieurs jours qu’il se rendrait à Caracas pour sa propre investiture. Un voyage avec d’anciens chefs d’Etat latino-américains depuis un pays voisin a été évoqué. «Je les attends à l’aéroport», a ironisé le ministre de l’Intérieur Diosdado Cabello. «S’ils mettent le pied au Venezuela, ils seront arrêtés et traduits en justice».

En juillet, les autorités vénézuéliennes avaient déjà empêché d’atterrir à Caracas un avion transportant une délégation d’anciens présidents voulant observer le scrutin.

Nicolas Maduro fait appel à l’ensemble des forces armées

Mardi soir, le président Maduro a procédé «à l’activation des ODI (Organes de Défense Intégrale) pour la première fois afin de défendre la paix, la stabilité et la famille vénézuélienne». Les ODI rassemblent «tout le pouvoir politique du Venezuela, le pouvoir populaire, les forces armées nationales, la milice et toutes les forces de police», a lui-même précisé Nicolas Maduro soulignant que cela concerne «tous les Etats, municipalités, paroisses et communautés».

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Auparavant, il avait annoncé «la capture de sept mercenaires étrangers, dont deux Américains» voulant «mener des actions terroristes». 125 autres personnes avaient déjà été arrêtées lundi. Le pouvoir dénonce régulièrement des complots, accusant fréquemment les Etats-Unis ou l’opposition.

Des milliers de soldats, miliciens et policiers – souvent cagoulés — sont déployés depuis dimanche à Caracas, a constaté un journaliste de l’AFP. L’opposition qui n’a pas plus appelé à de grands rassemblements depuis des semaines a lancé un mot d’ordre de mobilisation jeudi sans préciser de date ni d’heure pour la manifestation. Objectif: faire dérailler la cérémonie d’investiture de Maduro prévue à l’Assemblée nationale vendredi à midi.

Lors d’une conférence de presse vidéo, la cheffe de l’opposition Maria Corina Machado a affirmé que «les jours» de Nicolas Maduro au pouvoir «étaient comptés. La tyrannie va tomber».