Au XIXe siècle, l’Occident s’est pris d’appétit pour le guano péruvien. Une fiente avicole déposée pendant des milliers d’années sur un trio d’îlots à quelques encablures de la côte. Un engrais si riche qu’il sera source de guerres, d’esclavage et donnera le top départ de l’impérialisme américain

C’est un petit flacon rempli d’une poudre beige. Abrité dans les collections du Muséum d’histoire naturelle de Berlin, il est accompagné d’une mention manuscrite: «Guano, excrément d’oiseau, trouvé en grande abondance sur la côte du Pérou». Un échantillon expédié par Alexander von Humboldt en 1802. Le géographe et explorateur prussien se trouvait au Pérou pour assister au passage de Mercure devant le Soleil le 9 novembre de cette année-là, dans le but de calculer la distance entre la Terre et notre astre.

Mais l'homme était curieux! A Callao, sur la côte, il a observé des barges remplies d’une substance puante. La même qu’il avait vu près de Lima, prête à être épandue sur des terres agricoles. Il confie un échantillon à un duo de chimistes français qui démontrent, en 1805, la richesse exceptionnelle de ce guano. Un mot qui signifie excrément en langue quéchua et dont l'adoption par de nombreuses dictionnaires montre à quel point cette crotte a fait son chemin.

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