Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Russie a recours à une flotte de navires vétustes, battant souvent pavillon de complaisance, qui lui a permis d’échapper en grande partie aux sanctions internationales. Mais aussi de mener des opérations encore moins avouables, notamment en mer Baltique
Quel lien pourrait-il avoir entre les nappes de mazout qui se déversent actuellement sur les plages russes et ukrainiennes de la mer Noire et un câble électrique sous-marin sectionné dans la Baltique le jour de Noël? Si les soupçons des garde-côtes finlandais se confirment, ces deux incidents survenus aux deux extrémités du continent européen pourraient bien être l’œuvre de navires appartenant à ce qu’on appelle communément la «flotte fantôme» russe. Un terme qui désigne essentiellement les pétroliers, souvent très vétustes et enregistrés sous un pavillon de complaisance, qui permettent à Moscou de contourner les sanctions sur la vente de ses hydrocarbures. Et contre lesquels Bruxelles et Washington menacent régulièrement de sévir, sans grand résultat jusqu’à présent.
Ainsi, il y a une dizaine de jours, deux tankers fluviaux, le Volgoneft et le Volgograd, chargés à ras bord de carburant destiné à l’armée russe en Ukraine, ont sombré à la suite d’une tempête dans le détroit de Kertch, qui relie la mer Noire à la mer d’Azov, provoquant une marée noire sans précédent sur les rives de ces deux mers fermées. Les deux bâtiments, qui n’étaient pas adaptés à la navigation maritime, surtout par gros temps, avaient été fabriqués respectivement en 1969 et 1973; selon Kiev, ils faisaient partie de la flotte fantôme russe.
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