Celui qui fut aussi slameur publie «Le Vrai Visage de la pluie» aux Editions La Veilleuse. Le récit poétique, halluciné et chaleureux de chemins de traverse en Amérique latine
«J’quart-d’heure métaphysique j’introspective. Implose métrique. Remue mes profondeurs. Passé cyclique. Sublime présent. Futur truffé d’incertitudes mais j’suis confiant.» On est ici à la p. 231 du Vrai Visage de la pluie, que Jonathan Dumani publie aux éditions lausannoises La Veilleuse. Objet du passage: une cavalcade intérieure sous LSD, il y a quelques années, sur une plage de Cabo Polonio, en Uruguay. On continue, même page: «Pas certain comment j’passe-temps. Mais j’passe tant c’est sûr. J’passe dans. Toutes les dimensions. Je parallèle. Presqu’il j’parle à l’aile. Mon souffle s’envole perpendiculaire au sable.» Concassage lysergique des structures morphosémantiques? Peut-être, mais imaginons plutôt un diapason: la syntonisation d’une langue et d’une expérience.
«Syntoniser», nous disent les dictionnaires, c’est «l’action d’accorder plusieurs circuits sur la même fréquence de résonance». Le terme est généralement utilisé en physique radioélectrique, mais rien ne nous empêche de le déplacer vers la catégorisation d’un parcours individuel, d’un caractère, et d’une jonglerie avec la langue.
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