CHRONIQUE. Au Moyen Age, on avait pour habitude de placer les monstruosités aux frontières orientales du monde connu. Une œuvre anonyme datée des environs de 1285, récemment redécouverte, les ramenait en pleine Europe

C’est un brûlot littéraire qui a traversé les âges presque sans se faire remarquer, jusqu’à cette année du moins. Cet été, les médiévistes Pierre-Olivier Dittmar et Maud Pérez-Simon l’éditaient chez Honoré Champion sous le titre suivant: Les Monstres des hommes. Un inventaire critique de l’humanité au XIIIe siècle.

Qu’a-t-on ici? Un texte anonyme, porté par un seul manuscrit (le BnF. Fr. 15106, daté des environs de 1285 et provenant de la région de Cambrai); un peu plus de 1800 vers (en octosyllabes à rimes plates) rédigés dans une langue oscillant entre le picard et le wallon, et accompagnés d’une cinquantaine de miniatures. «Les Monstres des hommes semble n’avoir jamais été cité, jamais été copié pendant la période médiévale. Edité dans une parfaite indifférence en 1933 à Berlin, le texte est considéré par les historiens soit comme étant banal, soit comme étant complètement incompréhensible, tandis que les historiens de l’art considèrent les images qui le composent comme étant de qualité médiocre», écrit Pierre-Olivier Dittmar à son propos.

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