Le crash du vol J2-8243 d’Azerbaijan Airlines, que bon nombre d’experts attribuent désormais à un tir de la défense antiaérienne russe, risque de fragiliser le délicat équilibre des alliances russes en Asie centrale et dans le Caucase
Pour les soixante-deux passagers et cinq membres d’équipage à bord de l’appareil J2-8243 d’Azerbaijan Airlines parti mercredi matin de Bakou, capitale de l’Azerbaïdjan, en direction de Grozny, cela devait être un court vol sans histoires. Mais soudain, cauchemar: les survivants racontent la descente avortée sur la capitale de la république de Tchétchénie, le bruit d’une explosion puis un avion en perte d’altitude et de vitesse qui tente de traverser la mer Caspienne pour s’écraser à quelques kilomètres de l’aéroport d’Aktaou, au Kazakhstan. L’impact a scindé en deux l’appareil, un Embraer 190 de fabrication brésilienne. Un incendie a ravagé l’avant alors que la partie arrière restait pratiquement intacte. C’est là qu’étaient assis la plupart des 29 survivants.
Dès les premières heures de l’accident, les autorités russes puis azerbaïdjanaises ont évoqué l’épais brouillard tombé ce 25 décembre sur la capitale tchétchène, puis un impact d’oiseaux au-dessus de la mer Caspienne. Ce qui a pourtant frappé les experts internationauxmais aussi locaux, c’est la multitude d’impacts qui constellent la queue et une partie du fuselage, caractéristiques selon eux de l’explosion d’un missile antiaérien. Ce jour-là, l’aéroport de Grozny avait été fermé à cause d’une nouvelle attaque de drones ukrainiens. Lesecrétaire du Conseil de sécurité tchétchène Hamzat Kadyrov (l’un des neveux du leader de la République, Ramzan Kadyrov) s’était même vanté de l’efficacité de la défense antiaérienne qui aurait abattu «toutes ses cibles».
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