Le bureau spécialisé dans la désinformation étrangère du département d’Etat américain a mis la clé sous la porte mardi après une décision du congrès des Etats-Unis lui coupant ses financements. L’organisme était très critiqué par les républicains et Elon Musk

Avec la fermeture du Global Engagement Center (GEC) après huit ans d’existence, le ministère américain des affaires étrangères perd sa seule agence qui traquait et contrait la désinformation produite par les pays rivaux des Etats-Unis, comme la Chine et la Russie.

Le couperet pour cet organisme, doté d’un budget de 61 millions de dollars et qui employait environ 120 personnes, est tombé quand la mesure prolongeant son financement a été abandonnée dans la dernière version du texte législatif ayant permis d’éviter la paralyse budgétaire de l’Etat fédéral la semaine dernière.

Le GEC était depuis longtemps dans le viseur de parlementaires républicains, majoritaires à la chambre des représentants, qui l’accusaient de censure et de surveiller des Américains. L’an dernier, Elon Musk, devenu depuis le principal soutien du président américain élu Donald Trump, avait assuré que le GEC représentait «une menace pour la démocratie» américaine.

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«Censure gouvernementale»

L’homme le plus riche au monde, nommé par Donald Trump coresponsable d’une commission pour «l’efficacité gouvernementale» dont le but avoué est de procéder à des coupes drastiques dans le budget fédéral, accusait l’agence d’être «le pire agent de censure gouvernementale et d’instrumentalisation des médias». Les dirigeants du GEC ont toujours écarté ces affirmations, estimant que leur travail était crucial pour combattre les campagnes d’ingérence étrangères sur le sol américain.

En juin, le responsable du GEC James Rubin avait annoncé le lancement d’un organisme multinational basé à Varsovie pour contrer la désinformation russe sur la guerre en Ukraine. Et l’an dernier, cette agence alertait dans un rapport que la Chine dépensait des milliards de dollars dans le but de disséminer de la désinformation et «réduire considérablement» la liberté d’expression dans le monde.

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