«Surmonter les divisions» et «faire taire les armes»: le pape François a lancé mercredi un appel à la paix dans le monde pour les célébrations de Noël, assombries par les conflits et les crises humanitaires, notamment à Gaza, en Ukraine et au Soudan

Comme chaque année lors de son traditionnel message «Urbi et Orbi» («à la ville de Rome et au monde») retransmis en mondovision, le chef du 1,4 milliard de catholiques s’est livré à un tour d’horizon des principaux conflits et foyers de tensions dans les deux hémisphères. Il a ainsi appelé à faire «taire les armes dans l’Ukraine martyrisée» et exhorté à des «gestes de dialogue» en vue d’une «paix juste et durable», alors que la Russie a lancé dans la matinée plus de 70 missiles sur le réseau énergétique ukrainien le jour de Noël.

Devant des milliers de fidèles réunis sur la place Saint-Pierre, au Vatican, le pape de 88 ans, la voix essoufflée, a de nouveau dénoncé la «situation humanitaire désastreuse» à Gaza et renouvelé ses appels à un cessez-le-feu et à la libération des otages israéliens aux mains du Hamas.

Le pape François délivrant la bénédiction Urbi et Orbi au Vatican, mercredi 25 décembre 2024, jour de Noël. — © ALBERTO PIZZOLI / AFP
Le pape François délivrant la bénédiction Urbi et Orbi au Vatican, mercredi 25 décembre 2024, jour de Noël. — © ALBERTO PIZZOLI / AFP

Mardi soir, lors de la messe de Noël, il avait déjà dénoncé les «enfants mitraillés», les «bombes sur les écoles ou les hôpitaux», une allusion aux frappes israéliennes sur Gaza dont il a dénoncé cette semaine la «cruauté», suscitant les protestations de la diplomatie israélienne.

Le jésuite argentin a également appelé à faciliter l’aide humanitaire au Soudan ravagé par 20 mois de guerre, où la famine qui touche les millions de déplacés risque de s’étendre selon l’ONU. Le conflit a tué des dizaines de milliers de personnes et déraciné 12 millions de Soudanais, provoquant la plus grande crise de déplacement au monde selon les Nations unies.

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«Briser tous les murs»

De la Birmanie à Haïti en passant par le Mali, le Venezuela ou Chypre, François a cité pas moins de 18 pays, s’attardant en particulier sur le Moyen-Orient «déchiré par les conflits». L’évêque de Rome s’est dit «proche de la communauté chrétienne au Liban», et «de celle de Syrie, en cette période si délicate» marquée un nouveau pouvoir islamiste et où les chrétiens craignent pour leur avenir.

En Afrique, il a prié pour les «familles de milliers d’enfants qui meurent d’une épidémie de rougeole en République démocratique du Congo» et les habitants «du Burkina Faso, du Mali, du Niger et du Mozambique». «La crise humanitaire qui les frappe est principalement causée par les conflits armés et le fléau du terrorisme. Elle est aggravée par les effets dévastateurs du changement climatique qui entraînent des pertes en vies humaines et le déplacement de millions de personnes», a-t-il déploré.

La garde pontificale suisse défile au Vatican avant la traditionnelle bénédiction de Noël «Urbi et Orbi», délivrée par le pape François en la basilique Saint-Pierre au Vatican à Rome, mercredi 25 décembre 2024. — © TIZIANA FABI / AFP
La garde pontificale suisse défile au Vatican avant la traditionnelle bénédiction de Noël «Urbi et Orbi», délivrée par le pape François en la basilique Saint-Pierre au Vatican à Rome, mercredi 25 décembre 2024. — © TIZIANA FABI / AFP

Évoquant son continent américain natal, François a invité les dirigeants à s’efforcer de «construire le bien commun et de redécouvrir la dignité de chaque personne, au-delà des clivages politiques». Sans citer les Etats-Unis, où le président élu Donald Trump menace de renvoyer des millions de migrants, François a appelé à «briser tous les murs de séparation: les murs idéologiques, qui marquent si souvent la vie politique, et les murs physiques».

Jorge Bergoglio a aussi renouvelé son appel à annuler la dette des pays les plus pauvres à l’occasion du Jubilé 2025, qu’il a lancé mardi soir, «année sainte» de l’Eglise catholique organisée tous les 25 ans et pour laquelle plus de 30 millions de pèlerins sont attendus à Rome.

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