A Noël, les chrétiens du monde entier fêtent la naissance de Jésus. Depuis deux millénaires, ils voient dans ce bébé le sauveur tant attendu. Pourtant, sa simplicité a bouleversé certaines attentes. Décryptage avec les théologiens Anne Soupa et Simon Butticaz

Voici deux mille ans que les chrétiens célèbrent, le jour de Noël, la naissance de leur «sauveur Jésus-Christ», considéré communément dans la religion chrétienne comme le «fils de Dieu». Selon les écrits bibliques, celui-ci serait né dans une étable à Bethléem, entouré de sa mère Marie, encore vierge, et de son fiancé Joseph. Ses parents n’ayant pas trouvé de place dans les auberges alentour, ils l’emmaillotèrent et le couchèrent dans une mangeoire – entre le bœuf et l’âne gris, rajoute le folklore populaire. La tradition rapporte que sa naissance a été annoncée par des anges à des bergers qui faisaient paître leurs troupeaux dans les champs. Et encore que des mages, venus d’Orient, ont suivi une étoile pour aller l’adorer.

En 2024, le monde compte 2,5 milliards de chrétiens, représentant près d’un tiers de l’humanité. Comment comprendre encore pareil engouement pour Jésus, qui mourut crucifié, comme un vaurien, entre deux brigands? Pour les premiers chrétiens comme ceux d’aujourd’hui, il est considéré comme le Messie promis au peuple d’Israël depuis des siècles. Explications croisées avec la célèbre théologienne catholique française Anne Soupa, auteure de plusieurs ouvrages chez Albin Michel, et le théologien réformé Simon Butticaz, vice-doyen de la Faculté de théologie et sciences des religions de l’Université de Lausanne.

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