Gene Spector est né et a grandi en Russie avant de s'installer aux Etats-Unis où il a obtenu la nationalité américaine. Il dirigeait un groupe de sociétés russes actif dans le secteur médical et pharmaceutique

Un tribunal russe a condamné mardi un citoyen américain, Gene Spector, à 15 ans de prison dans une affaire d'«espionnage» dont les contours restent mystérieux, ont annoncé les agences d’Etat russes. Il devra purger sa peine «dans une colonie pénitentiaire à régime strict», selon le verdict rapporté par l’agence Ria Novosti.

Gene Spector a également reçu une amende de 14 millions de roubles, soit environ 134 000 euros (124 200 francs suisses) d’après cette même source. Le procès s’était jusque-là déroulé à huis clos, et très peu de détails ont filtré sur les accusations visant Gene Spector.

Affaire classée «secrète»

Dans le contexte de l’assaut russe en Ukraine de février 2022, plusieurs Occidentaux, en particulier des Américains, ont été arrêtés en Russie et visés par de graves accusations, souvent jamais étayées.

Gene Spector, Américain d’origine russe, avait déjà été condamné en septembre 2022 à trois ans et demi de prison pour «corruption» dans une affaire concernant une ancienne assistante de l’ex-vice Premier ministre russe Arkadi Dvorkovitch.

Les autorités russes avaient annoncé en 2023 qu’il était également accusé d’espionnage et avait plaidé coupable et conclu un accord de collaboration avec les enquêteurs. L’affaire étant classée secrète, aucun autre élément n’avait été rendu public.

Rumeurs sur un nouvel échange de prisonniers

Selon l’agence TASS, Gene Spector est né et a grandi en Russie avant de s’installer aux Etats-Unis dont il a obtenu la nationalité. Il occupait le poste de président du conseil d’administration du groupe de sociétés russes Medpolimerprom.

Le 1er août, les Occidentaux et la Russie ont procédé au plus grand échange de prisonniers depuis la fin de la Guerre froide, parmi lesquels figuraient le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien marine Paul Whelan, libérés par Moscou.

Des rumeurs courent sur un nouvel échange de prisonniers entre Occidentaux et Russes avant ou juste après l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier.

Début novembre, un tribunal de Moscou a confirmé en appel la condamnation à douze ans et demi de prison d’un citoyen russo-américain, Robert Woodland, arrêté en janvier et poursuivi dans une affaire de drogue. Un autre Américain de 72 ans, Stephen Hubbard, a lui été condamné à près de sept ans de prison en octobre, accusé d’avoir été un «mercenaire» au service de l’Ukraine.