Le titre du géant japonais Honda s'est envolé, mardi matin, après que le groupe a annoncé ouvrir des négociations avec Nissan en vue de fusionner. Il entend racheter jusqu'à 23,7% des actions précédemment émises par le groupe

Le géant japonais de l'automobile Honda a vu son titre s'envoler de 16,10% à 1482 yens, dans un marché tokyoïte en repli de 0,29%, mardi vers 1h45 GMT (2h45 en Suisse), après avoir annoncé qu'il allait massivement racheter ses propres actions. Cette annonce intervient alors que le groupe a ouvert lundi des négociations avec son rival en difficulté Nissan en vue de fusionner et de donner naissance au numéro trois mondial du secteur, dont la cotation débuterait en août 2026.

Le constructeur avait annoncé lundi soir, dans un document transmis à l'opérateur boursier, qu'il entendait racheter jusqu'à 23,7% des actions précédemment émises par le groupe pour un montant maximal de 1100 milliards de yens (6,72 milliards d'euros).

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Ce montant correspond à environ 15% de la capitalisation boursière de Honda au niveau de clôture du titre lundi soir.

Le rachat d'actions «très bien accueilli» par les investisseurs

L'opération, qui débutera début janvier et s'achèvera le 23 décembre 2025, «vise à améliorer l'efficacité de la structure de capital (de l'entreprise), mettre en oeuvre une stratégie de capital flexible et renforcer le rendement pour les actionnaires», a affirmé Honda dans le document.

«Nous commencerons par le plus grand rachat d'actions possible à l'heure actuelle», a commenté auprès de la presse le PDG de Honda, Toshihiro Mibe. «Même si nous allons jusqu'au maximum, nous disposerons toujours d'une base financière suffisamment solide.»

Cette stratégie de rachat d'actions «a été très bien accueillie» par les investisseurs, car elle est susceptible «de renforcer leurs rendements», via la revalorisation du cours de Bourse et des dividendes par titre mécaniquement gonflés avec la réduction du nombre d'actions en circulation, ont commenté les experts du quotidien financier Nikkei.

Pas de fluctuation pour Nissan

A la même heure, Nissan était en quasi-équilibre à la Bourse de Tokyo (+0,18%) après avoir brièvement plongé de 7% dans les premiers échanges: Honda a assuré lundi qu'il ne s'agissait pas pour lui de «venir à la rescousse» de son compatriote en difficultés et très endetté.

Et que le rétablissement de Nissan via son plan de réduction de coûts était un préalable à la concrétisation de la fusion des deux constructeurs – un avertissement peu à même de rassurer les investisseurs, inquiets depuis des mois sur la solidité économique de Nissan, dont les ventes s'effondrent à l'unisson de son bénéfice.

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Enfin, Mitsubishi Motors, un constructeur nippon plus petit dont Nissan est le premier actionnaire et qui pourrait également rejoindre la future entité fusionnée, voyait son titre grimper de 0,38%.