Après deux années exceptionnelles, les pêcheurs du lac Léman ont dû prendre leur mal en patience en 2024. La faute à une quantité infime de perches, qui contraint certains restaurateurs à supprimer ce mets de leur carte pour les Fêtes et les semaines à venir

Dans le crépuscule d’un samedi soir du mois de décembre, les berges du Léman semblent bien calmes après la frénésie de l’été. Il est à peine 17h, mais la tombée de la nuit est toute proche. Ce qui laisse de marbre Patrick et Jérémie, assis sur un tronc le long de la plage de Buchillon (VD). Les deux amis ont commencé à pêcher il y a seulement une année, se prenant «étonnamment» de passion pour ce sport aussi «paisible qu’excitant». Mais si, l’année dernière, les perches avaient tendance à mordre régulièrement, cet automne, les efforts des deux compères n’ont pas été récompensés; ils ont dû se contenter d’une poignée de poissons.

De quoi décourager même les professionnels du métier, qui avouent avoir tiré la langue tout au long de 2024. «C’est la misère, soupire Jean-Charles Bensadoun, responsable d’une pêcherie à Tannay depuis 2018. Je cumule seulement 1,8 tonne de perches alors qu’en moyenne je tourne à 3 ou 3,5 tonnes. C’est la pire année depuis mes débuts. Je suis obligé de puiser dans mes réserves pour pouvoir payer mes factures.» Malgré ce constat, le pêcheur vaudois ne s’apitoie pas pour autant sur son sort. «Le butin de 2022 et 2023 fut exceptionnel, avec jusqu’à 4 tonnes de perches capturées dans les eaux du Léman.»

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