Le Valaisan d'origine neuchâteloise n'a été battu que par Timon Haugan, lundi sur la Gran Risa. Atle Lie McGrath et Henrik Kristoffersen suivaient de près, confirmant l'excellente forme des techniciens scandinaves en ce début d'hiver
Loïc Meillard a signé une magnifique remontada lundi à Alta Badia. Seulement huitième de la première manche d'un slalom, le Valaisan d'origine neuchâteloise a réussi un second passage presque parfait qui lui a permis de terminer deuxième, son meilleur résultat de l'hiver à ce stade. Blessé au dos à l'échauffement de la première course de la saison, il n'a pas encore réussi à trouver ses marques en géant, où ses douleurs semblent prétériter ses performances, mais il enchaîne les bonnes prestations entre les piquets serrés avec désormais trois podiums, avec ses troisièmes places à Levi (Finlande) et Val d'Isère (France).
Sur la terrible déclivité de la Gran Risa, dont le revêtement a comme la veille en géant été mis à mal par la succession des concurrents, Loïc Meillard a échoué à battre un Timon Haugan plus impressionnant que jamais pour son premier succès en Coupe du monde à 27 ans, mais pas à empêcher un nouveau triplé norvégien. A Sölden, lors du géant d'ouverture de la saison, Alexander Steen Olsen avait devancé Henrik Kristoffersen et Atle Lie McGrath. Ce sont les deux derniers cités qui ont terminé respectivement quatrième et troisième du slalom d'Alta Badia.
L'excellence des techniciens scandinaves ne relève plus de la surprise. Cela fait des années que la Norvège aligne en Coupe du monde des slalomeurs et des géantistes jeunes et entreprenants. Cette année, avec ses 1536 points, elle talonne la Suisse (1849) au classement masculin des meilleures nations, loin de la France (1034) et surtout d'une Autriche en plein doute alors que se profilent les Mondiaux de Saalbach (973). Et si l'on ajoutait à leur total les 261 points du Brésil, tous accumulés par le binational Lucas Braathen, les «Attacking Vikings» seraient presque à égalité avec la bande de Marco Odermatt.
Derrière le Nidwaldien, triple tenant du grand globe de cristal et grand favori à sa propre succession, on trouve au classement général Henrik Kristoffersen, de retour cette saison à son meilleur niveau, et le jeune talent Atle Lie McGrath. Parmi les sept premiers? Deux Suisses, cinq Norvégiens - dont un qui porte depuis cette saison les couleurs du Brésil, donc.
En janvier 2023, le directeur technique de la fédération norvégienne de ski alpin expliquait au Temps que la densité du cadre national trouvait sa source dans les efforts consentis pour transcender un statut d'outsider: «En Suisse et en Autriche, vous avez beaucoup de skieurs, les montagnes à proximité directe, comme toute l’industrie du ski d’ailleurs, observait Claus Ryste. Nous avons moins de ressources, moins de coachs, moins de tout. Nous avons donc depuis longtemps conscience de devoir travailler plus dur pour rivaliser. Etre les premiers aux cabines, les derniers sur la piste, les plus forts à la salle de musculation. Et alors, peut-être, on a une chance de rivaliser avec les grandes nations.»
Course après course, le «peut-être» est de moins en moins pertinent.