Dans son traditionnel show télévisé de fin d’année, le chef du Kremlin s’est montré plus que jamais déterminé à poursuivre la guerre, même si ses compatriotes semblent avoir bien d’autres préoccupations

Pour la deuxième fois depuis le début de la guerre en Ukraine, Vladimir Poutine s’est livré mercredi 18 décembre à un exercice qu’il semble affectionner tout particulièrement: celui de la «Ligne directe» annuelle avec ses compatriotes. En pleine forme, il a fait durer le plaisir de ces échanges – son marathon télévisuel a duré quatre heures trente – s’emparant régulièrement du rôle de modérateur tenu par son fidèle porte-parole Dmitri Peskov pour imprimer sa marque sur le déroulé des débats. «N’en tenez pas compte, c’est moi le patron», a-t-il lancé, provoquant l’approbation de la salle et un sourire stoïque de l’intéressé qui a dû certainement en voir d’autres.

Traditionnellement organisée avant les fêtes de fin d’année, cette «ligne directe» est un show télévisé soigneusement mis en scène lors duquel le chef de l’Etat répond aux questions posées par des Russes installés aux quatre coins du pays mais aussi des journalistes présents dans la salle. Si, l’année dernière, on a beaucoup parlé de l’élection présidentielle (que le «patron» a remportée haut la main quelques semaines plus tard), on aurait pu s’attendre qu’après presque trois ans d’une guerre de grande ampleur, la question des perspectives de paix s’invite davantage dans les préoccupations des Russes aujourd’hui. Ce n’était pas le cas. Du moins, pas à travers les questions sélectionnées par les organisateurs, qui ont expliqué avoir même eu recours cette année à un logiciel maison d’IA pour identifier les principales tendances dans les quelque 2,5 millions de questions adressées au président. Il en est ressorti que ce qui préoccupe surtout les Russes, c’est l’accès au logement et aux soins médicaux, l’état des routes, les retraites et, accessoirement, la hausse des prix des billets d’avion.

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