Des milliers de chrétiens ont fui Alep lors de l’avancée fulgurante des rebelles en Syrie. Deux semaines après la prise de la ville, ils sont nombreux à être rentrés. Dans les rues, les décorations de Noël sont installées mais la méfiance règne

Le restaurant arménien Cordoba, l’un des plus connus d’Alep, scintille de loin. Les guirlandes de Noël illuminent les fenêtres. Un magnifique sapin de Noël trône au milieu de l’établissement. Les serveurs, en costard-cravate, s’affairent autour des quelques tables occupées. «Avant, nous étions complets chaque soir», affirme Hraj Sulahian, le copropriétaire, avant de décrire l’arrivée des rebelles menés par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Cham (HTS): «C’était la panique totale. Personne ne savait qui étaient ces hommes. Ni ce qui se passait.»

Hraj Sulahian cache alors toutes les réserves d’alcool du restaurant dans l’appartement familial. Et beaucoup de ses amis et de ses proches fuient la ville, la plus peuplée du Levant avant la guerre civile de 2011. «Ils ont pris leurs voitures et se sont rués vers les régions de Tartous et Lattaquié (pro-régime, ndlr). Ils ont loué des chambres d’hôtel et dépensé de l’argent pour rien», estime Hraj Sulahian. Un pont aérien a également été organisé entre la Syrie et Erevan pour évacuer près de 200 ressortissants arméniens.

Voir plus