Utilisé au XVe siècle par les samouraïs pour attacher les prisonniers, le bondage japonais ne se résume pas à une pratique sexuelle. Parfois très chaste, il séduit jusqu’en Suisse, où se déroule ce week-end le Swiss Shibari Festival
Une petite dizaine de couples patientent en silence avant le début de l’atelier de shibari-bonding for sex pour débutants. Les âges varient entre 30 et 60 ans. Nous sommes en périphérie de Milan, au sous-sol d’un édifice à garages, dans un dojo. La salle est revêtue de tatamis sur lesquels des jeux de cordes en jute sont disposés. Ici et là, des bambous sont accrochés horizontalement à des poutres au plafond. Pour des «suspensions», on suppose. Sur un mur sont exposées des images en noir et blanc de jeunes femmes asiatiques et occidentales, ligotées.
Les enseignants arrivent, tous deux vêtus de noir. Marta, 33 ans, longs cheveux lisses jusqu’aux reins, et Federico, 36 ans, un chignon japonisant sur la tête. Le couple a créé l’association Rope Tales il y a huit ans. Il enseigne partout dans le monde et produit une revue spécialisée distribuée dans 25 pays. Après les présentations, Federico passe en revue l’historique du shibari – «attacher» en japonais –, un art né au XVe siècle au Japon, utilisé par les samouraïs comme technique de torture et pour attacher les prisonniers. «La corde est un instrument fascinant, qui peut être utilisé tant pour fabriquer un hamac que pour pendre une personne», lâche-t-il. Ambiance.
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