Patron de Swiss Medical Network, l’ancien directeur de Migros défend la rémunération des médecins au forfait plutôt qu’à la prestation. Dans le Jura bernois, son projet pilote a permis d’éviter une augmentation des primes pour 2025

Fabrice Zumbrunnen sourit: «Le domaine stationnaire est plus complexe que je ne l’imaginais.» Après un quart de siècle au sein du groupe Migros, qu’il a dirigé durant cinq ans, le Chaux-de-Fonnier découvre l’univers de la santé et le réseau de 21 cliniques privées de Swiss Medical Network (SMN). Pour lui, «les systèmes de soins sont souvent organisés en silos et la plus grande difficulté, c’est d’obtenir une vision globale, holistique, du parcours de nos clients». Face aux près de 500 participants du Forum Santé organisé ce jeudi soir par Le Temps et Heidi.news dans l’amphithéâtre de l’Université de Lausanne, le nouveau patron d’Aevis défend les réseaux de soins intégrés.

En octobre 2022, SMN, l’assureur Visana et l’Hôpital du Jura bernois ont créé le Réseau de l’Arc, pour lancer en Suisse ce concept importé des Etats-Unis. Ils espéraient ainsi montrer qu’il était possible de faire baisser les coûts de la santé, vieux serpent de mer helvétique. Les réseaux de soins intégrés reposent sur un changement de paradigme. Les médecins ne sont plus rémunérés à l’acte, mais à la «capitation», c’est-à-dire au forfait selon le nombre d’assurés et leurs profils, indépendamment des soins prodigués. Ils sont donc incités à faire de la prévention plutôt qu’à multiplier les interventions et les factures, au risque de glisser vers la surmédicalisation.

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