Les libéraux-radicaux exigent des mesures plus fermes du gouvernement pour lutter contre la recrudescence du trafic de drogue dans le canton. Le conseiller d’Etat Vassilis Venizelos conteste leurs critiques
Pour Mathilde Maillard, «nous avons choisi le camp des gens honnêtes, qui respectent les lois et qui sont importunés». Dans le caveau d’une brasserie située en face de la place de la Riponne, la présidente des libéraux-radicaux lausannois décrit «une scène ouverte de la drogue» et dénonce «l’échec des politiques menées par la gauche». Entourée d’élus de Vevey et d’Yverdon, elle prépare un texte législatif destiné à limiter l’accès de l’espace de consommation sécurisé de la Riponne aux seuls résidents de la ville, voire de la région, comme cela se pratique à Berne ou à Zurich. Selon elle, «40% des toxicomanes attirés par cette offre n’ont rien à faire dans nos rues». Face aux journalistes, elle insiste: «Nous voulons rendre la ville à ses habitants.»
Ouvert depuis la fin mai, l’espace de consommation de la Riponne enregistre entre 81 et 266 consommations de drogues chaque jour. Il s’agit surtout de crack inhalé dans des pipes à eau. Selon les premiers chiffres, 56% des consommateurs résident dans la région, et 13% dans le canton. 15% viennent de plus loin, parfois même de France voisine, et 15% n’ont pas donné d’informations. Municipale chargée de la cohésion sociale, Emilie Moeschler concède que «la situation n’est pas satisfaisante». Elle se dit «attentive» à la question du lieu de résidence des bénéficiaires et a demandé à la fondation qui gère l’espace de récolter des données supplémentaires. Mathilde Maillard soupire: «quand je vois la situation en ville, je doute que ce projet pilote donnera l’envie à d’autres municipalités d’ouvrir ce type d’infrastructures.»
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