Selon une vaste enquête de l’Inserm sur les sexualités publiée ce mercredi, près de 73% des femmes se sont déjà masturbées, un pourcentage en forte progression. On a donc discuté plaisir solitaire avec des femmes de 22 à 58 ans

Le sujet de la masturbation féminine n’est sorti de l’alcôve que très récemment, à l’échelle de l’histoire de la sexualité. Les pubs pour sex-toys se sont déplacées des discrètes pages des catalogues La Redoute pour s’étaler sur Instagram. Le droit au plaisir solitaire des femmes est ainsi passé d’une pratique taboue et non dite (ou si peu) à une forme de revendication, du moins dans certains discours.

Le parcours masturbatoire d’Alix*, Genevoise de 39 ans, illustre ce changement social. Elle a découvert ses premières sensations érotiques par stimulation du clitoris par hasard, vers ses 12 ans, dans un jacuzzi. «J’ai découvert la magie du jet d’eau», raconte-t-elle. «C’était comme une sorte de massage rigolo, mais je n’avais pas encore conscience que j’étais en train de me masturber.» A ce moment-là, elle n’en parlait à personne. Elevée par une nounou catholique très croyante qui avait déjà rabroué un de ses frères pris la main dans le pantalon, elle avait intégré que ce n’était pas une pratique dont il fallait faire état publiquement.