C’est une surprise! Selon un sondage ce mercredi, un non se profile sur les projets autoroutiers, poussé par un rejet massif de l’électorat féminin. Entre différences de perception des enjeux environnementaux et des habitudes de mobilité, tentative de décryptage

Les femmes auront-elles la peau (ou le bitume) des autoroutes le 24 novembre prochain? Au-delà de sa formulation un brin provocatrice, la question n’a rien d’une boutade. Les sondages sont aussi serrés que limpides. Le vote féminin n’est absolument pas acquis à l’enveloppe de 5 milliards prévue pour financer les six projets d’aménagement autoroutiers à travers la Suisse. En octobre déjà, dans la première enquête gfs.bern pour la SSR, seulement 44% des femmes se déclaraient en faveur du oui, contre 59% des hommes. Une tendance qui s’est encore renforcée. Dans le second sondage gfs.bern, rendu public ce mercredi, les électrices ne seraient plus que 38% à soutenir les autoroutes. L’écart s’est même légèrement creusé vis-à-vis des hommes (55% de oui).

Ces sondages ne surprennent pas David Raedler, le co-président de l’Association Transport et Environnement (ATE) Suisse, l’une des organisations qui a lancé le référendum. «En matière de mobilité routière, le fossé ville-campagne est souvent mis en avant, mais on parle peu de la différence homme-femme», reconnaît l’écologiste. Pour l’anecdote, le mercredi 2 octobre à Berne, il était le seul représentant masculin, entouré de cinq femmes, lors du lancement de campagne des opposants. Un ratio plutôt rare dans la grande salle du Centre de presse du Palais fédéral.

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