OPINION. Le projet de révision de la LAMal (EFAS) soumis en votation le 24 novembre prochain est un compromis qui va dans la bonne direction sans changer fondamentalement le système, écrit le politologue Jean-Daniel Delley, qui regrette qu'une grande partie de la gauche s’y oppose

Le système de santé helvétique coûte cher, plus de 90 milliards de francs en 2022, dont 60% à la charge des ménages, une proportion bien supérieure à celle des pays riches. Le mode de financement de l’assurance de base obligatoire – chaque assuré paie une prime indépendamment de son revenu – pèse lourdement sur le budget d’un grand nombre de familles. Mais une majorité populaire ne semble pas (encore) prête à adopter un modèle plus solidaire. En 1994 et 2024, elle a rejeté des initiatives populaires socialistes demandant des primes proportionnées au revenu.

Reste donc à traquer les coûts inutiles, notamment ceux engendrés par de mauvaises incitations. En première ligne, la rémunération à l’acte qui peut pousser les soignants à multiplier les interventions. L’une des parades à cette incitation contre-productive réside dans les réseaux de soins intégrés. Par ce biais, on améliore la qualité des prestations grâce à une meilleure collaboration entre médecins et favorise une utilisation efficiente des moyens financiers disponibles.

Voir plus