Le président élu Donald Trump continue mardi de dévoiler le casting de sa future administration. Outre Elon Musk, il a annoncé la nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire d'Etat et de Kristi Noem à la Sécurité intérieure

Chose promise, chose due. Donald Trump a indiqué mardi qu'il comptait nommer l'homme le plus riche de la planète, Elon Musk, à la tête d'un ministère nouvellement créé de l'«efficacité gouvernementale» – en anglais, le nouveau ministère est intitulé «Department of Government Efficiency», soit l'acronyme «Doge». Le président élu a annoncé qu'il comptait nommer le patron de Tesla et de X, qui a joué un rôle inédit dans sa campagne, conjointement avec l'homme d'affaires républicain Vivek Ramaswamy.

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«Ensemble, ces deux Américains formidables traceront le chemin pour mon administration afin de démanteler la bureaucratie gouvernementale, sabrer les régulations excessives, couper dans les dépenses inutiles, et restructurer les agences fédérales», a déclaré le président élu dans un communiqué, assurant que ces deux alliés de sa campagne allaient «envoyer des ondes de choc dans le système».

Il l'a même comparé au «Projet Manhattan de notre temps», du nom du programme de recherche et développement américain pendant la Seconde Guerre mondiale pour créer la bombe atomique.

Cela fait des semaines que Donald Trump annonce que le patron de Tesla, SpaceX et X, qui a investi plus de 100 millions de dollars dans sa campagne, allait être chargé d'une mission sur l'efficacité du gouvernement fédéral.

«J'ai hâte qu'Elon et Vivek fassent des changements dans la bureaucratie fédérale»

Si les trois richissimes hommes d'affaires s'entendent durablement, ils pourraient procéder à 2000 milliards de dollars de coupes claires dans un budget du gouvernement fédéral de 6500 à 7000 milliards.

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«J'ai hâte qu'Elon et Vivek fassent des changements dans la bureaucratie fédérale, avec une vision en matière d'efficacité et, en même temps, pour améliorer la vie des tous les Américains», a vanté Donald Trump. «Il est important que nous apurions le gâchis et la fraude de masse dans les dépenses gouvernementales de 6500 milliards de dollars. Ils vont travailler ensemble pour libérer notre économie et rendre le gouvernement des Etats-Unis responsable devant «NOUS LE PEUPLE».»

Il a donné à MM. Musk et Ramaswamy jusqu'au 4 juillet 2026 pour que la première puissance mondiale se dote d'un «plus petit gouvernement» qui serait «un cadeau parfait à l'Amérique pour le 250e anniversaire de la Déclaration d'Indépendance» du 4 juillet 1776.


Le casting de la future administration Trump

Le républicain avance au pas de charge pour nommer des fidèles à des postes clés.

Après avoir désigné trois de ses lieutenants à l'ONU, à l'Environnement et à l'Immigration, l'ex-président devrait aussi annoncer la nomination de l'influent sénateur Marco Rubio au poste de secrétaire d'Etat. Connu pour être partisan d'une ligne très dure face à la Chine et l'Iran, cet élu de 53 ans coprésidait jusqu'ici la commission du Renseignement au Sénat.

Opposés lors des primaires républicaines de 2016, Donald Trump et Marco Rubio échangeaient alors des quolibets de cour d'école. Mais les deux hommes semblent depuis avoir enterré la hache de guerre.

Sa nomination prochaine, rapportée par des médias américains, risque de donner des sueurs froides à Kiev: Marco Rubio a estimé début novembre qu'il fallait «mettre fin» à la guerre en Ukraine, dans une «impasse» selon lui.

Un autre «faucon» – et un autre élu de Floride –, Mike Waltz, a été nommé au poste très stratégique de conseiller à la Sécurité nationale de la Maison-Blanche.

Marco Rubio et Mike Waltz deviendraient donc les principaux architectes de la politique étrangère de Donald Trump, qui a promis de mettre fin aux guerres en Ukraine et au Proche-Orient, sans jamais expliquer comment.

Donald Trump a aussi annoncé qu'il comptait nommer comme ministre de la Défense Pete Hegseth, un ancien major dans l'armée américaine aujourd'hui présentateur sur Fox News, la chaîne préférée des conservateurs aux Etats-Unis.

L'ancien gouverneur de l'Arkansas Mike Huckabee, un ex-pasteur baptiste défenseur de la colonisation israélienne des Territoires palestiniens occupés, a par ailleurs été nommé au poste d'ambassadeur en Israël. Et l'ancien élu ultraconservateur John Ratcliffe à la tête de la CIA.

Au-delà du volet diplomatique, le président a aussi procédé à la nomination de la gouverneure Kristi Noem, une fidèle parmi les fidèles, pour piloter le ministère de la Sécurité intérieure, chargé des douanes et des gardes-frontières. Un temps pressentie à la vice-présidence, son ambition avait été douchée quand cette sulfureuse gouverneure du Dakota du Sud avait révélé avoir tué par balle sa jeune chienne, parce qu'elle était selon elle «indomptable», suscitant un déluge de critiques.

Donald Trump a annoncé mardi son intention de nommer l'ancien élu John Ratcliffe à la tête de la CIA. «Ce sera un défenseur intrépide des droits constitutionnels de tous les Américains», a affirmé le président élu dans un communiqué.