Les trains longue distance à deux étages acquis par les chemins de fer fédéraux en 2010 n’ont jamais rempli complètement leurs promesses. Une enquête du «Tages-Anzeiger» a ravivé le débat sur l’attribution des responsabilités de cet échec à 1,9 milliard de francs

C’est un train qui, sur le papier, avait tout pour lui: jusqu’à 1300 sièges pour 400 mètres de long et, surtout, une mécanique autorisant une conduite rapide dans les virages. Sur leur site internet, les CFF décrivent des wagons dotés de «voiture familiale attrayante», «restaurant moderne» et «toilettes lumineuses et spacieuses». Un vocabulaire à la hauteur de l’investissement, puisque les trains longue distance «FV-Dosto», dont l’achat a été signé en 2010 pour 1,9 milliard de francs, représentent le plus gros marché de leur histoire. Mais aussi probablement leur «plus grosse erreur», tranche cette semaine la Neue Zürcher Zeitung, laquelle cite une récente colère de l’ancien directeur de l’Office fédéral des transports Peter Füglistaler.

L’affaire, est connue de longue date. La compensation du roulis de ces trains à deux étages – une technologie qui permet de franchir rapidement les courbes en empêchant les wagons de pencher vers l’extérieur – n’a jamais fonctionné correctement. En 2022, les CFF ont annoncé renoncer au franchissement rapide des courbes à cause du manque de confort ressenti par les passagers et d’une fiabilité sujette à débat. Les chemins de fer fédéraux reconnaissaient alors que cet investissement qui devait permettre des temps de trajet plus courts sans construction d’infrastructures coûteuses n’atteindrait jamais complètement son objectif, même si les «FV-Dosto» sont fonctionnels et constituent aujourd’hui «l’épine dorsale» du réseau longue distance.

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