Sous les acclamations du public, les marins ont quitté la terre, portés par l’adrénaline et l’émotion du grand départ. Une ville en fête, un horizon immense: l’aventure commence pour ces solitaires de l’océan

Ce dimanche 10 novembre, le ciel est brumeux. Au Japon, l’expression «se nourrir de brume», est celle des grands rêveurs, elle signifie «vivre d’amour et d’eau fraîche». De bon augure pour ces 40 marins. La veille, ils avaient tous hâte de partir. Quitter cette terre qui leur tournait la tête, retrouver le rythme du large. Dans les cockpits, les équipes peaufinaient les réglages, bouclaient les derniers détails d’une longue chevauchée préparatoire. Pas d’angoisse apparente chez les trois skippers suisses, ils impressionnaient même par leur calme. «Je n’ai jamais été aussi serein, confiait Alan Roura, je ne sais pas si c’est la maturité, mais une chose est sûre, j’ai hâte d’aller naviguer, de tirer dedans, de pousser la machine et de concrétiser ce pour quoi on travaille depuis des années.» «On sait qu’on va partir dans des conditions tranquilles, ça aide à être plutôt relax pour ce départ», précisait Justine Mettraux, quand Oliver Heer déclarait, confiant: «Il est temps pour mon bateau et moi de prendre la mer.» Ultimes interviews, briefings météo, mais surtout, du calme et de la simplicité au programme de la dernière journée: une bonne douche, un bon repas, du sommeil.

Pour des mois, l’imprévisible

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