A l’aube de la COP29, l’Azerbaïdjan, qui bichonne ses relations avec les puissants, est parti à l’assaut des voix critiques. L’offensive se joue aussi en ligne: des milliers de faux comptes vantent les mérites du pays sur les réseaux sociaux
Pour la troisième fois de suite, la COP s’organisera dans un pays autoritaire, pour la deuxième fois d’affilée dans un endroit du monde dont l’histoire est indissociable de celle des exploitations d’hydrocarbures. Aux confins du Caucase et des ex-empires, l’Azerbaïdjan, pays gouverné depuis plus de vingt ans par la main de fer d’Ilham Aliev, réélu en février 2024 après un simulacre de démocratie, s’apprête à recevoir le plus grand sommet de son histoire après l’Eurovision, quelques matchs de l’Euro 2020 et son Grand Prix de formule 1. Et, avant ce coup de projecteur, outre le ravalement des façades dans la capitale et le réaménagement du «stade olympique» de Bakou pour l’événement, les autorités du pays donnent un nouveau tour de vis à la répression de toutes les voix critiques. Semant la peur et entraînant des départs précipités du pays.
Sur les rives de la mer Caspienne, la chasse aux dissidents, à la société civile et aux médias n’a rien de nouveau, mais le nombre de prisonniers politiques a grimpé en flèche depuis l’année dernière, surprenant les observateurs. Au moins 319 journalistes, blogueurs, défenseurs des droits de l’homme et opposants étaient derrière les barreaux à la fin du mois de septembre dernier, selon l’association «Union for the Freedom of Political Prisoners in Azerbaijan». Alarmées, 17 organisations de défense des droits de l’homme ont exhorté mercredi les gouvernements occidentaux à faire pression, en marge de la COP29, sur le pays gazier.
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