CHRONIQUE. Les premiers témoignages sur la présence de soldats nord-coréens aux côtés des Russes confirment que l’agression de l’Ukraine prend une nouvelle dimension. Alors que Moscou joue l’escalade, Kiev dénonce l’absence de réaction de ses alliés

Faut-il parler de cobelligérance, d’alliance, d’axe russo-nord-coréen contre l’Ukraine? Cette semaine, Kiev a fait état de premiers témoignages sur l’engagement de troupes nord-coréennes face à son armée. Combien sont-ils? 8000, 10 000 ou 12 000 hommes, les chiffres divergent selon les sources américaines, ukrainiennes ou sud-coréennes. Mais il ne fait plus aucun doute que Pyongyang met à disposition ses soldats d’élite, sous uniforme russe, pour prêter main-forte à Moscou, y compris en première ligne. Du même coup, ce conflit qui était resté européen jusqu’ici devient aussi asiatique, et prend donc une tournure mondiale. Vladimir Poutine joue une nouvelle fois la carte de l’escalade.

Des Nord-Coréens engagés dans des combats? C’est une première depuis l’armistice de 1953 entre les deux Corées, deux pays qui sont toujours techniquement en guerre, aucun accord de paix n’ayant été signé. Ce baptême du feu est une prise de risque pour Kim Jong-un. En cas de défaite ou de désertion, son régime serait affaibli. Dans l’hypothèse inverse, qui verrait l’apport nord-coréen offrir un avantage réel à l’offensive russe, cela renforcerait considérablement Pyongyang. Le soutien de Moscou à l’arsenal nord-coréen, y compris dans ses capacités nucléaires, serait d’autant plus important en retour.

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