La directrice du Théâtre populaire romand crée «Ça commence par les flammes», pièce captivante de la Française Magali Mougel, à l’affiche à Beau Site avant Genève. Ou comment une jeunesse avide de tout vivre tente d’écrire son histoire
Les plus beaux spectacles sont ceux des tribus heureuses. Jeudi à La Chaux-de-Fonds, c’était soir de première et le Théâtre populaire romand (TPR) a vécu un de ces moments qui marquent une histoire. Anne Bisang, la directrice de la maison, et la cinéaste Camille de Pietro offraient avec Ça commence par le feu un spectacle éruptif sur les braises de nos élans, poignant dans son attention à nos errements, ambitieux dans sa façon de saisir la psyché d’une génération chancelante. La pièce de la Française Magali Mougel a cette vitalité-là, celle d’une fresque en lambeaux pénétrants. Aux saluts, toute l’équipe – une vingtaine de personnes – a eu droit à une ovation majuscule.
Une histoire qui rameute les spectres du XXe siècle, qui dessine une passerelle avec les temps présents, qui s’inscrit dans l’ardoise d’une ville de montagne qui pourrait être La Chaux-de-Fonds. C’est ce qu’Anne Bisang souhaitait quand elle a passé commande à Magali Mougel, cette autrice qui vient des Vosges et dont elle a monté, en 2015, Guérillères ordinaires – au Poche à Genève et au TPR. La dramaturge a cherché une borne fatidique à laquelle arrimer sa fiction, une borne qui soit un point de non-retour ou du moins l’espoir d’un bond dans le futur.
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