L’autrice tessinoise signe un premier roman habité par la moiteur et les rites napolitains, comme un voyage spatiotemporel enlisé dans le passé
Olimpia De Girolamo est née à Naples et vit en Suisse, au Tessin, où elle enseigne le théâtre, l’italien et codirige le théâtre Agorà de Magliaso. C’est sa nouvelle Il primo scalino (Prix OpenNet des Journées littéraires de Soleure) qui est à l’origine de Tout ce que nous avons été, son premier roman, traduit de l’italien par Lucie Tardin et publié par les éditions La Veilleuse. La couverture du livre, dessinée par Caroline Vitelli, un escalier aux volutes baroques qui semble tanguer et tourner sur lui-même, traduit superbement l’une des tonalités fortes de l’ouvrage: le vertige. Celui que ressent Anna, la narratrice, en revenant à Naples, sa ville d’enfance et d’adolescence qu’elle a fuie, vingt ans plus tôt.
C’est dans l’escalier de l’immeuble où elle a grandi qu’Anna, enfant, recueillait les confidences d’Ada, sa voisine de 16 ans, dont les courbes alimentaient les commérages du quartier. Ada avait une histoire avec un homme marié, Giovanni, le vendeur de fruits. Le roman débute par le drame qui s’abat sur la jeune fille, acculée à la honte et au désespoir, une fois sa passion secrète découverte. La petite Anna entend le corps d’Ada tomber dans la cour de l’immeuble: «Moi aussi, j’étais un peu en train de mourir cet après-midi-là.»
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