CHRONIQUE. En deux semaines, quatre motards ont perdu la vie sur les routes du canton. Notre chroniqueuse compatit, mais se demande aussi pourquoi aucune voix ne pointe les comportements souvent inconscients de ces conducteurs

La scène se déroule tous les jours aux heures de pointe au quai Ansermet, peu avant le pont des Acacias. La chaussée à sens unique étant régulièrement encombrée de voitures, des scooters et des motos empruntent la piste cyclable à double sens pourtant protégée par une mini butée et la remontent à toute bombe pour «choper» le feu vert. Parfois, la voie est libre et le motard filou s’en sort bien. Parfois, des vélos arrivent en face et la moto doit se rabattre en panique sur la route. «Un jour, c’est sûr, il va y avoir un accident grave», assure une amie cycliste qui emprunte tous les matins cette piste cyclable en direction de la tour de la télévision.

Contrairement à une idée reçue, la loi fédérale sur la circulation routière (LCR) n’autorise pas les motos et les scooters à remonter les bandes ou pistes cyclables. En aucun cas. Mais, étrangement, cette manœuvre plus que courante ne semble pas souvent sanctionnée par la police. Est-ce parce que beaucoup de policier sont eux-mêmes des motards? La question mérite d'être posée.